La législation vise à renforcer la cybersécurité dans le secteur de la santé face aux menaces croissantes

Legislation Aims to Fortify Healthcare Cybersecurity Amid Rising Threats

Martin Kouyoumdjian |

La nécessité d’une cybersécurité renforcée dans le secteur de la santé

L'introduction du Health Infrastructure Security and Accountability Act par les sénateurs américains Ron Wyden et Mark Warner marque un tournant dans la lutte contre les menaces croissantes de cyberattaques dans le secteur de la santé. Alors que les cybermenaces deviennent plus sophistiquées et plus fréquentes, la législation vise à renforcer les défenses contre de telles attaques. Cette initiative est en grande partie motivée par l'augmentation alarmante des cyberincidents ciblant les systèmes de santé, comme l'attaque par ransomware notable contre l'unité Change Healthcare d'UnitedHealth en février 2024. Ces attaques compromettent non seulement les données sensibles des patients, mais perturbent également les services de santé essentiels.

Établissement de normes de cybersécurité

L’une des pierres angulaires de la législation proposée est le mandat donné au ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) d’établir des normes rigoureuses de cybersécurité pour les entités de soins de santé. Ces normes s’appliqueraient aux prestataires de soins de santé, aux régimes d’assurance maladie, aux centres d’échange d’informations et aux partenaires commerciaux. L’objectif est de créer un cadre solide qui assure la protection des informations médicales sensibles et l’intégrité des opérations de soins de santé. Le projet de loi souligne l’importance de normes cohérentes et applicables pour se prémunir contre les cybermenaces en constante évolution.

Pour garantir la conformité, la législation exige des audits annuels complets de cybersécurité et des tests de résistance pour les établissements de santé. Les petits prestataires peuvent bénéficier de dérogations, en tenant compte des différentes capacités à mettre en œuvre de telles mesures. En outre, le HHS est chargé de réaliser des audits annuels des principales entités de santé afin d'évaluer et de renforcer leur préparation en matière de cybersécurité.

Conséquences et soutien financier

La législation proposée n’est pas dénuée de mordant. Elle supprime le plafond actuel des amendes prévues par la loi sur la portabilité et la responsabilité en matière d’assurance maladie (Health Insurance Portability and Accountability Act, HIPAA), ce qui pourrait imposer des sanctions plus lourdes aux organisations qui ne respectent pas les normes de cybersécurité. Ce changement vise à dissuader les grandes entreprises de négliger les mesures de cybersécurité nécessaires, renforçant ainsi l’importance de protocoles rigoureux de protection des données.

De plus, la responsabilité est encore renforcée par le risque de poursuites pénales contre les dirigeants du secteur de la santé qui soumettent volontairement de faux documents en matière de cybersécurité. De telles mesures servent à dissuader les négligences et favorisent une culture de transparence et de responsabilité au sein des organisations de santé.

Reconnaissant que l’amélioration de la cybersécurité nécessite des investissements financiers, la loi alloue 1,3 milliard de dollars pour aider les hôpitaux, en particulier ceux situés en milieu rural et urbain et disposant de ressources limitées. Ce financement est essentiel pour permettre à ces institutions d’améliorer leur infrastructure de cybersécurité et de se protéger contre d’éventuelles intrusions et violations de données.

Collaboration et soutien des agences fédérales

La législation met également l'accent sur la collaboration entre les différentes agences, en faisant appel à l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) et au Directeur du renseignement national pour apporter leur expertise dans la formulation de normes de cybersécurité rigoureuses. Cette collaboration garantit que les mesures de cybersécurité du secteur de la santé s'alignent sur les priorités plus larges en matière de sécurité nationale et de santé publique.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) a exprimé son soutien à la nouvelle législation, soulignant la nécessité d'exigences claires et applicables en matière de cybersécurité. En établissant des mesures de responsabilisation et en établissant des normes obligatoires, la législation vise à mieux protéger les données des patients et les opérations de santé contre les cybermenaces, préservant ainsi en fin de compte la santé publique et la sécurité nationale.