Interpol renforce sa répression contre la cybercriminalité
Interpol a récemment porté un coup important aux activités de cybercriminalité en Afrique, en arrêtant 1 006 suspects dans le cadre d'une vaste opération de deux mois. Cette initiative, qui s'étend sur 19 pays africains, marque une étape cruciale dans la lutte mondiale contre la cybercriminalité, comme l'ont rapporté plusieurs sources. L'opération, baptisée Opération Contender 2.0, fait partie de l'Opération conjointe africaine contre la cybercriminalité (AFJOC) d'INTERPOL. Elle se concentre en particulier sur les crimes liés à la cybercriminalité tels que les escroqueries par hameçonnage et les escroqueries amoureuses qui touchent principalement la région de l'Afrique de l'Ouest.
Opérations internationales et démantèlement de la cybercriminalité
Parmi les succès notables, on peut citer le démantèlement d'une opération de phishing de grande ampleur en Côte d'Ivoire. Cette escroquerie aurait ciblé des citoyens suisses, entraînant une perte financière alarmante de plus de 1,4 million de dollars. Le principal suspect a avoué avoir gagné plus de 1,9 million de dollars grâce à cette activité illicite. Cette affaire met en évidence la portée et l'impact considérables des cybercrimes, qui nécessitent une coopération internationale pour des contre-mesures efficaces.
Cette coopération internationale a été illustrée par l’opération mondiale Synergia II. Menée d’avril à août 2024, cette collaboration a impliqué 95 pays membres d’INTERPOL. Elle a permis de supprimer plus de 22 000 adresses IP malveillantes, de saisir 59 serveurs et d’arrêter 41 individus. Cette opération ciblait des cybermenaces spécifiques telles que le phishing, les voleurs d’informations et les ransomwares, dont l’incidence a considérablement augmenté en 2023.
Faire face aux tendances croissantes en matière de cybermenaces
Le continent africain a connu une augmentation inquiétante de 23 % des cyberattaques hebdomadaires par organisation d’ici 2023. Cette statistique alarmante souligne la nécessité urgente de prendre des mesures décisives contre les cybermenaces, en particulier les attaques par ransomware. Ces attaques présentent un risque financier élevé et peuvent déstabiliser les infrastructures critiques, ce qui en fait une cible de choix pour les forces de l’ordre du monde entier.
Les efforts déployés par les forces de l’ordre au cours de l’opération Synergia II ont permis de franchir des étapes importantes dans la lutte contre ces cybermenaces. Les autorités ont procédé à des perquisitions et démantelé des infrastructures cybernétiques criminelles, saisissant des appareils électroniques utilisés pour commettre ces crimes. Les autorités de Hong Kong ont notamment réussi à mettre hors ligne plus de 1 037 serveurs liés à des services malveillants. Parallèlement, les enquêteurs mongols ont identifié 93 individus liés à des activités cybernétiques illégales, ce qui représente une victoire substantielle pour les efforts de cybersécurité.
Soutien international et efforts continus
Le projet AFJOC, une initiative clé dans la lutte contre la cybercriminalité en Afrique, bénéficie d'un soutien important de la part d'entités internationales telles que le ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement. Ce soutien illustre l'importance de la coopération mondiale dans ce domaine, car elle élargit considérablement la portée et l'impact de telles opérations.
Ces opérations ont non seulement permis des arrestations et le démantèlement d’infrastructures, mais ont également joué un rôle crucial dans la prévention des victimes potentielles. Les efforts coordonnés des forces de l’ordre ont permis de protéger d’innombrables personnes contre la cybercriminalité. Néanmoins, les enquêtes continuent d’identifier de nouvelles victimes, de récupérer des fonds volés et de retracer des biens achetés avec des produits illicites, grâce aux efforts considérables déployés par les enquêteurs ivoiriens et d’autres organismes internationaux chargés de l’application de la loi.